Cela a commencé dans un registre mineur le Mardi 26 Janvier au Studio de l’Ermitage à Paris (20ème), quasi complet, par un concert de musique brésilienne avec le duo Eduardo NEVES (saxophone, flûtes)-Rogério CAETANO (guitare). Un voyage du « Choro » au jazz en passant par d’autres genres musicaux du Brésil, plaisant mais vraiment pas de quoi se pâmer ! « Choro est arrivé ! » s’est écrié la rédactrice en chef apparemment adepte, sur ce coup-là, des calembours que je me permets parfois dans mes chroniques. Consternant !
Le vendredi 29 janvier, c’était le grand jour, celui de l’ouverture de la 25ème édition de « Sons d’Hiver ». C’est à l’auditorium Jean-Pierre MIQUEL à Vincennes (94) que s’est ouvert le festival. Dans une salle quasi complète, nous avons eu droit en première partie à un set « piano solo » de Muhal Richard ABRAMS, co-fondateur de l’AACM (Association for the Advancement of Creative Musicians) et principal théoricien de la « Great Black Music ». Cette légende vivante (85 ans) a joué une musique hors normes et totalement fascinante et a reçu une longue ovation de la part d’un public enthousiaste.
En seconde partie s’est produit le duo formé par la violoncelliste ANJA LECHNER et le pianiste François COUTURIER qui nous a entraînés dans un monde musical contemporain. Sans être du jazz, la musique jouée par les deux artistes a dégagé de multiples sensations et a enchanté l’auditoire.
Le samedi 30 janvier, au Théâtre Jean VILAR de Vitry sur Seine (94), archi complet, c’était donc la seconde soirée de « Sons d’Hiver » qui proposait un univers autre que celui de la première soirée, et reliant l’Amérique à l’Afrique. C’est d’ailleurs cette diversité des genres musicaux proposés qui fait le charme et l’intérêt de ce festival. Il fallait que cela soit dit. Le premier set a vu se produire la chanteuse Dee ALEXANDER et les batteurs-percussionnistes Hamid DRAKE et Michael ZERING. Le chant vocal mêlé à celui des tambours. Dee ALEXANDER étonnante avec un registre extrêmement varié et les deux « hommes-tambours » ont époustouflé le public, avec, entre autres, une version, pour le moins originale et sur vitaminée de «when the saints go marching in ». Ah mes aïeux ! Pour le second set, c’était le « Maître » de l’éthio-jazz en personne qui occupait la scène, en l’occurrence Mulatu ASTATKE (compositions, direction, vibraphone, wurlitzer, percussions) accompagné d’un groupe de brillants musiciens londoniens parmi lesquels figuraient notamment James ARBEN, saxophone ténor, flûte (également membre de « The Heliocentrics ») et Byron WALLEN, trompette, conque. Disons le tout de suite, un régal pour les amateurs du genre d’autant que Mulatu ASTATKE, visiblement heureux d’être là, a fait preuve d’un dynamisme auquel il ne nous avait plus habitués depuis longtemps.
Le festival « Sons d’Hiver » se poursuit jusqu’au 21 Février 2016. Vous pourrez y entendre de « grands noms » comme Daniel HUMAIR, Michel PORTAL, Marc RIBOT, Tony MALABY, Oliver LAKE, Omar SOSA, Tony ALLEN, et tant d’autres.
A bientôt.
Olivier BENIZEAU