
Le Kremlin-Bicêtre est une commune du Val-de-Marne située au Sud-Est de la capitale, comptant 25.863 habitants en 2013. C’est dans cette ville passée à la postérité grâce à la célèbre chanson des années 60 « Le Clair de Lune à Maubeuge », qu’avait lieu, vendredi 5 Février, une nouvelle soirée de « SONS D’HIVER », dans l’enceinte de l’Espace Culturel André MALRAUX, cette salle étant pleine à craquer à cette occasion.
Vous aurez noté tout le soin que j’ai pris pour formuler l’introduction de cette chronique. A vrai dire, j’aurais aimé la même attention pour mes oreilles de la part des groupes qui se produisaient sur scène ce soir-là ! Au lieu de cela, j’ai eu droit à un « choc sonore » qui a mis à mal mes prothèses auditives, celles-ci alternant en fin de concert entre mode « alerte » et mode « effet Larsen ». Quelle idée d’en porter me direz-vous quand on va écouter des musiciens jouant « le massacre du tympan » ? Peut-être aurais-je dû écouter cette petite voix intérieure qui ne cessait de me répéter « Baisse le son ». Mais peut-on se fier à une illusion auditive ?
Le programme qui nous était proposé, comprenait, en première partie, « Mike LADD Illtet », et en seconde, « Marc RIBOT’s Ceramic Dog ».
Le groupe de Mike LADD pour lequel il s’agissait d’un concert « sortie d’album », m’a laissé dans l’embarras puisque j’ai cherché vainement la ligne directrice de la musique interprétée si toutefois il y en avait une. Quelques rares moments intéressants sont venus du guitariste Jeff PARKER (membre de de TORTOISE et de l’AACM) et du batteur David FRAZIER. A la fin de ce set sous « haute intensité sonore », un copain, chroniqueur pour un magazine de jazz, m’a demandé avec un petit sourire « Ça va, t’es sain et sauf ? ».
Pour ce qui est de Marc RIBOT, « immense guitariste », dont la venue m’avait poussé à assister à cette soirée, je ne saurais qualifier la musique qu’il a jouée : rock ou hard-rock voire « free hard-rock ». Ou était-ce tout simplement « Noisy » compte-tenu du niveau sonore proposé ? Marc RIBOT, « himself », se permet toutes les audaces même celle de céder par instants à la tentation du numéro de virtuosité qui, entre nous, n’ajoute rien à sa réputation. Il nous a également gratifiés d’une incursion dans le jazz vers la fin du set. Sans doute un trait d’humour ?
Curieusement, l’année dernière, dans la précédente édition de « SONS D’HIVER », j’avais supporté et aimé, dans un registre approchant, la prestation du trio « MASSACRE » qui rivalisait largement du point de vue sonore !
Juste un dernier mot à propos de Ches SMITH, le batteur du trio de Marc RIBOT, qualifié de mauvais par un de mes voisins, j’ai trouvé que ce musicien avait fait dans le genre « Cogneur, marteau-piqueur » si vous voyez ce que je veux dire ! Insupportable ! Il aura au moins réussi, l’espace d’une soirée, à faire passer certains batteurs français que j’affuble habituellement des mêmes qualificatifs, pour d’aimables pics verts.
C’était en tous les cas une soirée réussie si elle entrait dans le cadre d’une campagne de sensibilisation sur l’utilité du port des bouchons d’oreilles !
A bientôt.
Olivier BENIZEAU