Oui je sais, vous allez me dire que j’aurais pu ou dû parler de Jazz Migration 2017 et du concert de présentation des lauréats donné mardi 29 Novembre 2016 à la Dynamo des Banlieues Bleues. J’aurais pu aussi vous parler du concert « sortie d’album » d’Imperial Quartet, formation que j’apprécie tout particulièrement, à l’Atelier du Plateau le Vendredi 2 Décembre 2016. Le dernier opus s’intitule « Grand Carnaval » et je ne peux que vous le recommander chaudement.
Mais voilà, je suis resté « scotché » sur la soirée du mercredi 30 Novembre 2016 au cours de laquelle j’ai pu écouter, au SUNSET, Pierre DURAND 4tet qui se produisait pour présenter l’album « Chapter Two – LIBERTAD ». Je sais, on va encore me faire remarquer que depuis un moment je couvre des concerts « sortie d’album » mais que voulez-vous, on va dire que c’est de saison !
Le talentueux guitariste Pierre DURAND est un musicien que j’admire, n’ayons pas peur des mots, notamment parce qu’il a la particularité d’être « comme un poisson dans l’eau » dans n’importe lequel des projets auxquels il contribue soit comme leader soit comme sideman. Il s’affranchit des barrières stylistiques avec une aisance sidérante. D’ailleurs, la dernière fois que je l’ai entendu, c’était au Caveau de la Huchette, au sein du Brother D Blue Band, formation interprétant un répertoire des années 30, 40 et 50, allant du shuffle au blues en passant par le boogie-woogie et le jump. C’était un superbe concert inter générationnel.
Le prochain projet de cet artiste protéiforme sera à découvrir dans le cadre du festival AFRICOLOR 2016. Qu’on se le dise.
Il y a peu je me faisais cette réflexion : Pierre DURAND, ce n’est pas un nom d’artiste facile à porter surtout quand on veut sortir du rang, je n’ai pas pu m’en empêcher, pardon, car il pourrait y avoir une confusion avec le célèbre champion d’équitation mais ce serait sans gravité. Par contre, si on faisait un lien avec un des co-fondateurs du journal d’extrême-droite « PRESENT » ce serait plus gênant mais dans ce cas, il ne pourrait s’agir que d’une regrettable erreur. Parenthèse fermée.
Les compositions jouées mercredi dernier par la formation de notre génial guitariste, tu n’en fais pas un peu trop Olivier, sont ancrées dans les racines du jazz ou plus exactement de la musique noire mais elles sont aussi inspirées par les rencontres entre cette musique et d’autres courants musicaux. Pierre DURAND les a toutes écrites en cherchant à faire passer un message en faveur de la différence, de la liberté et de l’engagement. Il a parfaitement réussi son pari, aidé en cela par de formidables partenaires que sont Hugues MAYOT, saxophone ténor, Guido ZORN, contrebasse et Joe QUITZKE, batterie.
Pierre DURAND a déjà été raillé par certains de ses confrères pour son attitude scénique. Je ne donnerai pas les noms ! En tous les cas, lorsqu’il joue, il donne l’impression d’être « habité » par sa musique. Se prend-t-il vraiment pour GERONIMO, entre-t-il en transe (sibérienne ou napolitaine, hum !), je ne saurais vous dire. A un moment, à l’occasion d’un solo, je devrais dire une envolée, j’ai cru qu’il s’était réincarné en un certain Jimi, trop tôt disparu. Waouh ! Calme-toi Olivier.
Formidable concert … de jazz mes aïeux ! Il est temps que j’aille prendre mes gouttes pour dormir. Quant à l’album, il mérite, croyez-moi les louanges déjà reçues et celles à venir…
A bientôt.
Olivier BENIZEAU