A quelques heures du « verdict des urnes » je me suis enfin décidé à vous parler de ma dernière escapade à Bordeaux.
Je vais commencer par un coup de gueule : les petits prix, je parle surtout de la restauration, et les promotions, là cela concerne l’hôtellerie, tournent au « je-m’en-foutisme » et c’est un euphémisme ! J’englobe dans mon mécontentement les guides touristiques supposés de bon conseil. Ne comptez pas sur moi pour vous livrer des noms en pâture, j’au rais l’impression que je leur fais de la publicité.
Du point de vue musical, j’ai pu constater que dans la capitale de la « Nouvelle Aquitaine » il n’y a pour ainsi dire plus d’établissements ayant une programmation 100% jazz. Peu importe, le vendredi 28 Avril, j’ai pris beaucoup de plaisir en allant écouter au Rocher de Palmer à CENON, le saxophoniste ténor Frank CATALANO accompagné d’un trio dynamique de « frenchies ». Ce musicien, au style post-coltranien, a rendu un hommage aux maîtres qui l’ont inspiré ou qu’il a accompagnés. Parmi ses mentors on peut citer notamment Eddie HARRIS. Pour le rappel il a joué une composition de Jimmy FORREST, pas forcément connu de tout le monde. Je n’ai pas pu prendre de photos n’ayant pas sollicité d’autorisation dans les délais (sic). Vaste rigolade quand je pense aux spectateurs qui ont « mitraillé » en faisant fi de l’obtention du précieux sésame.
Le samedi 29 Avril, je suis allé au « Caillou » (sur la rive droite) où était annoncé le trio de « jazz progressif » ATRISMA. La première « compo » entendue m’a convaincu d’aller voir ailleurs. C’est ainsi que, revenu sur la rive gauche, dans un quartier populaire, j’ai atterri à l’ »Avant-Scène » où j’ai écouté le premier set du quartet du saxophoniste alto Laurent ROBINO, jeune musicien très prometteur. Le style ? Disons Hard-Bop. J’aurais aimé rester plus longtemps mais j’avais en principe un programme chargé le lendemain.
Le dimanche 30 Avril, « Journée Internationale du Jazz », le mauvais temps m’a contraint à annuler une partie de ce que j’avais prévu. Cette journée symbolique pour le jazz avait semble-t-il échappé aux clubs locaux sauf pour « Quartier Libre » dans le quartier Saint-Michel-Sainte Croix. Dans cet agréable établissement il était programmé, pour cette grande occasion, un hommage à Herbie HANCOCK. D’après ce qu’il m’a été dit les musiciens se produisant étaient des étudiants, en dernier cycle, au Conservatoire local. En première partie, il y a eu un quintet qui a interprété le répertoire des années 70 du Grand Maître. Très sympa avec une belle version de « BUTTERFLY » pour le rappel. Les noms de ces artistes pleins de promesses :
Robin MAGORD (claviers), Jonathan BERGERON (saxophone soprano), Jean-Loup SIAUT (guitare électrique), Flavien YOU (basse électrique), et Thomas DESPEYROUX (leader, batteur). En seconde partie, il y a eu une jam session plus ou moins improvisée, toujours avec le même répertoire, avec d’autres musiciens issus selon toute vraisemblance du Conservatoire et dont la qualité n’avait rien à envier avec la prestation du premier groupe, bien au contraire serais-je tenté de dire en pensant notamment à un saxophoniste soprano tout à fait convaincant.
En définitive, trois soirées musicales satisfaisantes avec une mention spéciale cependant pour Frank CATALANO que je vous recommande chaudement d’aller écouter dès que vous en aurez l’occasion.
Au cours de mon séjour, je suis également allé à l’UTOPIA, cinéma d’art et d’essai. Parmi les films que j’ai vus, je vous en conseille un, en provenance de Bulgarie, intitulé « GLORY » rappelant le cinéma italien doux-amer des années 60. Il est encore sur les écrans à Paris.
Je termine en remerciant tout particulièrement des personnes qui ont égayé mon séjour :
Eponine, souriante réceptionniste, Micheline, suissesse (ou franco-suisse) énigmatique et à l’humour délicieux, Sami, patron très accueillant d’un kebab près de la Gare Saint-Jean, déjà évoqué dans d’autres chroniques bordelaises, et Thomas DESPEYROUX, musicien à l’enthousiasme communicatif.
A bientôt.
Olivier BENIZEAU