Le Ministère de la Défense italienne à confirmé l’information : 250 soldats italiens sont prêts à mettre les pieds au sol en Libye.
Pendant que l’ONU et l’UE s’emploient à trouver une solution politique là ou le chaos règne, l’Italie répond à la demande du chef du gouvernement libyen d’union nationale Faiz Serraj qui a demandé à l’ONU de protéger les puits de pétrole du pays. Selon le Ministère de la Défense italienne, l’envoie des soldats rentrerait dans une opération visant la protection des institutions internationales sur place.
L’Italie est donc le premier pays à répondre à l’appel lancé à l’ONU, pendant que le Ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian se déclare prêt à assurer la sécurité maritime de la Libye. Ce n’est pas exactement la même chose et les 250 soldats italiens, les premiers d’un contingent plus nombreux, ne trouveront pas seulement des ambassades à protéger.
Bien que l’interlocuteur de l’Onu soit Serraj, la Libye manque d’un véritable gouvernement. Le leader du gouvernement islamiste, Khalifa Gwell, ne reconnait pas Al Serraj tout en proférant des menaces contre l’Italie.
Le général Khalifa Haftar est un rebelle, chef d’une puissante milice, qui s’est emparé de la ville portuaire de Tobrouk et de son parlement qui est ainsi empêché de voter pour Serraj. Haftar est soutenu par l’Egypte et vient de recevoir des armes des Emirats Arabes Unis en dépit de l’embargo imposé par l’ONU. La France, fait aussi partie des soutiens à Haftar par les fournitures militaires envoyés sur demande du général Egyptien Sisi. Sachant que l’Egypte s’intéresse à Haftar en espérant de mettre la main sur les trafiques pétroliers de la région on vois bien que les négociations de Paris ne peuvent que compliquer la situation.
Le premier ministre italien Matteo Renzi a donné plusieurs explications à cette campagne de Libye : de la protection des institutions internationales, à la protection des puits de pétrole. La dernière version est celle du control des migrants : “En consolidant le gouvernement libyen il sera plus facile de mettre fin à l’urgence migrants”. En somme, le spectre de « l’invasion » pour justifier l’opération au peuple italien.
On oublie des détails importants qui vont bien au-delà des difficultés d’une opération à terre représentées par l’absence totale d’une gouvernance crédible qui ne se limite pas aux divergences entre Tripoli et Tobrouk. On oublie aussi les milices de l’Etat Islamique et de sa branche Fajr Libya, on oublie que le puits sont déjà régulièrement attaqués par Daesh lourdement armée et ainsi de suite… On ne vois donc pas comment l’Italie compte entamer une « campagne de Libye » dans ces conditions.
Dans le sud de Bengazi on a trouvé un SVBIED, c’est-à-dire un véhicules sur lesquels sont montés des engins explosifs improvisés utilisés dans les attentats suicide particulièrement inquiétant. Il s’agit en effet di un camion sur lequel sont montés deux missiles S-75 remplis d’explosif. Voilà ce qui attend les soldats qui mettent le pied à terre.
La situation en Libye et dans toute la zone touchée par le terrorisme de Daesh est tellement catastrophique que les militaires américains sont en train de quitter le Sinaï, où on prévoit des violents attaques de la part de l’Etat Islamique.
Luisa Pace