

Vendredi 20 Mars 2015 – 32ème édition du Festival « Banlieues Bleues »
Espace 1789 à Saint-Ouen (93)
Première partie : Charles TIOLLIVER & the Strata East All Stars
Deuxième partie : The Sun RA Centennial Arkestra dirigé par Marshall ALLEN
En ouverture de sa 32ème édition le Festival « Banlieues Bleues » a décidé de célébrer, d’une part, les fondateurs du label « culte » des années 780 « Strata East », et, d’autre part, le big band « en folie » de Sun RA, dirigé par Marshall ALLEN, le plus ancien compagnon de route le plus ancien du génial « père spirituel », décédé il y a plus de vingt ans.
En première partie, Charles TOLLIVER (trompette) était accompagné de Stanley COWELL (piano) avec lequel il a créé le fameux label, de Cecil Mac BEE (basse) et d’Alvin QUEEN (batterie), reconstituant ainsi le quartet qui s’était produit en Europe au début des années 70. La légendaire chanteuse Jean CARN était au rendez-vous avec cette « dream team » mais disons le tout de suite, l’intérêt de sa présence ne m’a pas paru évident.

Charles TOLLIVER s’est montré nettement plus en forme que lors du concert de l’an dernier à ce même festival. On a retrouvé avec plaisir le style particulier de Stanley COWELL, maître de sa dynamique et de sa sonorité, le son puissant et profond de Cecil Mac BEE, et la diversité, l’efficacité et la précision du jeu d’Alvin QUEEN. Au final, une belle prestation des quatre artistes visiblement heureux de jouer ensemble.
En seconde partie, l’Arkestra dirigé par Marshal ALLEN, 91 ans, n’a pas failli à la tradition : cérémonial, tenues de scène des musiciens, rythmes, sonorités, foisonnement d’ambiances et de styles. Quelques « anciens » de cet équipage solaire étaient au côté du leader : Danny Ray Thompson, saxophone baryton, flûte, percussion ; Cecil BROOKS, trompette.
Pour pallier l’absence du pianiste titulaire qui aurait manqué son avion, c’est Bobby FEW, 80 ans, figure légendaire du free jazz, qui a pris les commandes du clavier.
Au cours de la prestation de ce big band hors normes, empreinte de brillance et de folie, la seule ombre au tableau aura été le jeu « à l’économie » du tromboniste Dan DAVIS. Le public a beaucoup apprécié et l’a manifesté par une chaleureuse ovation.
Le Festival continue jusqu’au 17 Avril. La programmation variée et de qualité satisfera le plus grand nombre, sauf peut-être les puristes du jazz. Il ne vous reste plus qu’à vous y rendre.
Olivier Benizeau