Un mois de novembre doux mais parfois dur pour les oreilles !
J’avais convenu avec la rédaction, pour mon retour, d’écrire une chronique par mois maximum. Mais à la réflexion, était-ce maximum ou minimum ? Toujours est-il que j’ai eu brusquement envie de vous faire partager mes « pérégrinations musicales » de cette première quinzaine de Novembre.
Cela a commencé en fanfare le Mardi 4, malgré les craintes suscitées par la grève des transports, finalement peu suivie, par l’édition mensuelle de « SON LIBRE » à la Java à Paris (10ème) qui proposait en première partie « Alexandre AUTHELAIN quartet» et en seconde, « Journal intime» avec deux invités de marque. C’était sans compter sans la part d’imprévu qui pimente une soirée. En effet, le premier groupe a dû remplacer au pied levé son trompettiste, Aymeric AVICE, retenu contre son gré au Burkina Faso en raison des évènements politiques survenus dans ce pays. C’est donc Médéric COLLIGNON qui a servi de « doublure ». On a connu pire ! Quant au second groupe, un seul des invités a pu venir, en l’occurrence le guitariste Marc DUCRET, Vincent PEIRANI, également pressenti, ayant dû renoncer pour raisons personnelles.
Soyez rassurés, cela n’a en rien altéré la qualité des prestations des deux groupes. « Alexandre AUTHELAIN Quartet » que j’ai déjà eu l’occasion d’écouter cette année, m’a paru gagner en cohésion et en densité, impression que m’a confirmée Ramon LOPEZ, le sympathique et talentueux batteur du groupe. Quant à Journal Intime avec Marc DUCRET, je n’ai pas besoin de faire vous faire un dessin…..
Le lendemain, je suis allé écouter René LACAILLE, grande figure de la musique réunionnaise, au Studio de l’Ermitage à Paris (20ème). Le concert s’est terminé avec la présence sur scène de Christine SALEM appelée en renfort par le maître de cérémonie. Génial ! Encore une belle soirée comme le Studio de l’Ermitage sait nous en réserver tout au long de l’année. Un grand merci à Chadly et Yamilé.
Le vendredi 7, changement de décor et de musique. C’était « Benzine » du batteur Franck VAILLANT à l’Atelier du Plateau à Paris (19ème). Outre son leader, ce groupe était composé pour la circonstance de Gilles CORONADO (guitare), de Sarah MURCIA (contrebasse et voix) et d’Antonin RAYON, le Buster KEATON des claviers (il paraît que j’aurais dû l’éviter celle-là). Nos quatre compères ont interprété, ou plutôt réinterprété l’album « Laughing Stock » du groupe britannique TALK TALK qui a existé entre 1981 et 1991 et qui s’est singularisé par une musique inclassable, qualifiée, à l’époque, par la critique spécialisée de « fantomatique, lancinante et désespérée ». « Benzine » a donné une version personnelle de ce répertoire, manifestant sa singularité par la présence d’un guitariste qui n’existait pas dans le groupe original. Cela a donné l’occasion, une fois de plus, d’apprécier tout le talent de Franck VAILLANT résidant notamment dans sa capacité à passer avec aisance et pertinence d’un genre musical à un autre. On ne saurait passer sous silence le fait que ses partenaires ont parfaitement su se mettre au diapason. Un excellent concert qu’on aurait aimé plus long mais ne boudons pas notre plaisir.
Mercredi 12, soirée à la Dynamo des Banlieues Bleues à Pantin (93) : il était proposé un concert en deux parties. La première a donné l’occasion d’entendre, à l’occasion de la sortie d’un album, le trio « SNAP », émanation du collectif COAX, actuellement en résidence à la Dynamo, et se composant de Julien DESPREZ, guitare, de Yann JOUSSEIN, batterie, et de Clément EDOUARD, Electronique. Un son brut, voire brutal, se différenciant peu de la musique proposée par d’autres groupes du collectif entendus à d’autres occasions. J’ai eu l’impression d’avoir plus résisté qu’écouté. J’ai évité de peu le K.O. « sonique ».
Et la deuxième partie me direz-vous ? C’était la chanteuse Emilie LESBROS et le saxophoniste alto, Darius JONES, aux faux airs d’Arthur BLYTHE. Ce set m’a laissé un sentiment mitigé, Emilie LESBROS paraissant en décalage, dans le mauvais sens du terme, avec les musiciens qui l’accompagnaient ou l’entouraient, et Darius JONES semblant se retenir alors qu’il est capable de grandes envolées comme on peut l’entendre sur l’album « In Memory of things yet seen » du quartet d’Éric REVIS. Je ne saurais terminer sans vous parler du batteur, Ches SMITH, collaborateur occasionnel de la « constellation zornienne » qui nous a gratifiés d’un superbe solo en cours de concert.
Soirée ratée me direz-vous. Pas totalement, car j’ai eu l’occasion de faire l’acquisition des derniers albums de BRIBES et d’Hippie DIKTAT, groupes faisant également partie du collectif COAX. J’avoue que j’ai été plus convaincu par la musique proposée par ces formations que par celle de SNAP !
Ne manquez pas la semaine prochaine, toujours à la Dynamo, la soirée proposant, d’une part, WAHAY avec Robin FINCKER, et d’autre part, PAPANOSH avec Roy NATHANSON et Fidel FOURNEYRON.
A bientôt, j’espère.
Olivier Benizeau