Comme cela faisait longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de l’écouter, je suis allé, grâce à la fée Valérie (elle va hurler !), jeudi 8 Novembre au Théâtre 71 à Malakoff assister à la nouvelle création de « Monsieur cent mille mains », je veux parler du percussionniste Xavier Desandre Navarre. Il s’agissait d’un concert solo intitulé « Beat Body and Soul », donné dans le cadre de « Jazz Vibrations », manifestation organisée du 6 au 17 Novembre par les scènes nationales 92 « Les Gémeaux » à Sceaux et donc le « Théâtre 71 »
Quasiment à l’heure du gong, notre artiste s’est installé au milieu de diverses percussions et d’installations électroniques. La performance, croyez moi c’en était une, a commencé en douceur par du Hang, instrument métallique de percussion inventé par deux suisses et dont la fabrication et la commercialisation ont été arrêtées en 2014 par le fabricant, la société PANArt (ce n’est pas le pied !). Au moins on sait qu’avec Xavier, si vous me permettez de l’appeler par son prénom, cet instrument n’est pas resté en berne. J’avais pourtant promis de ne pas la faire. Ensuite, ce fut une variation de rythmes et de sons selon les instruments utilisés. Quand je parle d’instruments, autant dire tout de suite qu’il faut prendre ce mot au sens large car notre magicien des sons et des fûts a eu recours, entre autres, à une boîte de conserve très chic (n’y avait il pas écrit Caviar dessus ou ma vue me trahit ?) et à une casserole, je vous déconseille si vous voulez en faire autant d’en prendre une avec du téflon quoique, vide puis remplie d’eau pour varier la sonorité (il m’avait déjà fait le coup avec une bouteille lors d’un concert). Non Madame la rédac ‘chef il n’a pas mis des pâtes dedans ou alors elles n’étaient pas « al dente » mais « groovy » !
Loin de se contenter de ses « percus », traditionnelles ou insolites, Xavier a joué avec ses joues, sa voix, il a utilisé une flûte à bec, conciliant vent et grondements percussifs ou percutants, selon les goûts. Son attrait irrépressible pour les objets l’a amené à utiliser des tuyaux comme instruments à vent et à percussion, le rouge notamment.
En dehors de ce déferlement sonore, il y a eu un moment d’enchantement lorsque notre « sorcier » s’est emparé du « berimbau » (arc musical), surtout lors de l’interprétation d’une chanson de Gilberto Gil. Tout n’est pas perdu au Brésil à moins que Bolsonero ne s’inspire du dictateur éthiopien du siècle dernier, Mengistu, pour sonner le glas de l’expression artistique.
La prestation de Xavier s’est terminée par un déchainement de rythmes, mettant fûts et cymbales en folie pour ne pas dire en fusion. Je vous ai épargné le mot « tellurique » que l’on trouve à toutes les sauces dans les bonnes pages des magazines spécialisés et savants. « Mauvais esprit » ai-je entendu à la rédaction. Bof !
Le public a été conquis et il a participé au rappel en claquant dans les mains, Xavier, en maître de cérémonie, donnant le tempo.
Je ne saurais terminer sans dire que tout au long du concert, Xavier a arboré un sourire d’une largeur à ridiculiser les bananes (remarque tout à fait dispensable ?), nous faisant partager sa joie de jouer. Alors un grand merci et à bientôt.
Olivier BENIZEAU