« Merci Thibaud pour cet éclairage sur Neymar. Et maintenant le reste de l’actualité, avec tout d’abord l’affaire Gregory … » Voici à peu de choses près ce que j’ai entendu à la mi-journée lorsque je me suis branché sur un journal télévisé d’une chaîne d’information en continu.
Au cas où vous ne le sauriez pas encore, le feuilleton médiatique de l’été s’appelle Neymar, du nom d’un footballer brésilien de génie, à en croire les commentaires, annoncé au Qatar Football Club, pardon au Paris Saint-Germain. Il est vrai que c’est plus enthousiasmant que de regarder les coureurs du Tour de France avec leur physique d’anorexique ou que d’assister à la « Bérézina » des footeuses française lors du championnat d’Europe féminin des nations qui se termine dimanche.
Depuis plus d’un mois, matin, midi et soir, on a eu droit au feuilleton Neymar. Rassurez-vous, la presse écrite n’a pas été en reste. Il faut dire que le suspens était total. Quittera-t-il le FC Barcelone, meilleur club mondial, pour rejoindre le club de notre capitale ? Le club parisien arrivera-t-il à payer le transfert ainsi que le salaire proposé ? Le « fair-play financier », vaste fumisterie entre nous soit dit, sera-t-il respecté ?
Je vous épargne le contenu haletant des divers épisodes surmédiatisés pour en arriver au dernier. Au dénouement si vous préférez. Vendredi 4 Août, après qu’on nous ait informés la veille que le contrat était signé, Neymar est arrivé comme Zorro mais en moins drôle. J’allais oublier, notre héros de la baballe est passé par la Chine, puis les Etats Unis, puis Porto et Barcelone, pour atterrir enfin à Paris. Espérons qu’il sera plus direct dans son jeu ! Direction le Parc des Princes. Conférence de presse hyper médiatisée. Présentation aux supporters parisiens. Qui a dit « connards » ? L’expression latine « Panem et circenses » (Du pain et des jeux ») datant de la Rome Antique demeure décidément d’actualité, à la différence près qu’elle a désormais un coût sidérant : 220 millions d’euros de transfert, record du monde, et un salaire net annuel de 30 millions d’euros, autre record planétaire, oui vous avez bien lu et si cela vous tente, vous pouvez toujours calculer le salaire hebdomadaire de cette superstar brésilienne ! Au fait les « voisines brésiliennes » du Bois de Boulogne bénéficieront elles aussi d’un retour sur investissement à l’issue des matchs joués à Paris ?
Au passage ce feuilleton a constitué une concurrence déloyale pour la campagne des Jeux Olympiques 2024 à Paris, campagne tellement émouvante quand on a vu Anne Hidalgo, Mairesse de Paris, sauter au cou du colosse Teddy Riner, judoka de son état. Cette image m’a fait penser à une petite fille sortant de l’école et manifestant sa joie de voir son père à la sortie. Qui a dit « mauvais esprit » ?
Pendant ce temps-là : Maduro, Président du Venezuela, tente un coup de force pour mieux asseoir son pouvoir sans partage (les mauvais esprits comme moi appellent cela dictature) ; la Corée du Nord fait passer un frisson dans le dos de la communauté internationale, à l’exception de Pékin, Moscou et La Havane, avec ses essais de missiles balistiques – au fait qui est le coiffeur à l’origine de la coupe de cheveux « originale » du leader lumineux de ce beau pays ? ; La Pologne essaie de réformer sa justice en piétinant délibérément la notion de séparation des pouvoirs. Je continue ? Trump est passé au second plan de l’intérêt médiatique et Macron chute dans les sondages. Lui, il pourra toujours se consoler en allant au Parc des Princes voir jouer Neymar et peut-être prendre un selfie avec lui. A moins que notre hyper Président ait l’idée généreuse d’aller consoler les organisations islamistes qui vont sans doute subir un sérieux coup de rabot dans leur financement après l’achat de Neymar par « nos amis qataris » !
Et moi, Neymar j’en ai marre.
Gabriel Bérard.