Cette semaine, j’ai choisi d’assister à des concerts du festival des Banlieues Bleues sortant des sentiers battus du jazz et des musiques actuelles s’y rattachant. C’était donc option « rythmes et sons agités ».
Mardi 21 Mars à l’Espace 1789 à Saint Ouen (93), il y avait au programme : la première du nouveau projet du saxophoniste Fabrice THEUILLON « The Wolphonics » avec une MC de haut vol, ASHA, et ensuite le nouveau projet dénommé « Kit de survie », déjà bien rodé, du guitariste Serge TEYSSOT-GAY.
Fabrice THEUILLON a proposé une musique confrontant le hip hop représenté par une MC à la voix et à la présence étonnantes, à un jazz électrique « soulful » diront certains, jetant plutôt, à mon avis, une œillade vers le jazz rock. Première convaincante que l’on aurait souhaitée d’une durée plus longue.
Asha GRIFFITH : voix ; Fabrice THEUILLON : saxophones baryton et ténor, claviers ; Guillaume MAGNE : guitare : Nicolas GUEGUEN : claviers ; Sylvain DANIEL : basse électrique, et Antonin LEYMARIE : batterie.
Ensuite, ce fut au tour du sextet de Serge TEYSSOT-GAY, avec Mike LADD et Marc NAMMOUR, voix ; AKOSH S, saxophone ; Médéric COLLIGNON, trompette, voix ; Cyril BILBEAUD : batterie. Autant le dire tout de suite, ce fut un gros choc sonore au rythme « endiablé », faisant s’enchevêtrer ou s’entrechoquer le rap, le rock et le jazz improvisé. Le groupe a mis l’assistance en fusion. Je suis sorti heureux et secoué !
Jeudi 23 Mars, à la salle Jacques Brel à Pantin (93), c’était un rendez-vous avec les rythmes des Caraïbes. En première partie, le tromboniste Fidel FOURNEYRON avec son projet « Que vola ? » nous invitait à une interprétation inédite de la rumba avec trois percussionnistes cubains : Adonis Panter Calderon, Barbaro Crespo Richard et Ramon Tamayo Martinez, et six compagnons de la nouvelle scène française de l’expérimentation et de l’improvisation : Hugues MAYOT, saxophone ténor, Aymeric AVICE, trompette, Benjamin DOUSTEYSSIER, saxophones alto et baryton, Bruno RUDER, Fender Rhodes, Thibault SOULAS, contrebasse et codirection musicale, et Elie DURIS, batterie. Nous nous sommes trouvés plongés dans une musique « transculturelle », très rythmée, avec ce que j’appellerais une « intégration réciproque » entre musiciens cubains et européens. Une indéniable réussite pour cette création présentée pour la première fois.
Ne m’étant pas totalement remis de l’ensorcellement provoqué par le set de Fidel FOURNEYRON, j’ai eu du mal à adhérer à la prestation, en deuxième partie, du collectif portoricain « Ifé » mêlant percussions et sons électroniques, et invitant à la danse.
J’ai terminé ma courte semaine en apothéose, vendredi 24 Mars avec le concert du sud-africain Spoek MATHAMBO, donné à la Dynamo. Présenté comme le nouvel homme-son de l’Afrique du Sud, même si cet artiste n’a pas manifesté la fulgurance de « BCUC », autre groupe sud-africain en vogue dont je vous ai parlé lors de son passage au dernier festival AFRICOLOR et qui se produira le 11 Mai prochain dans la même salle, il a tout de même, avec ses partenaires (un chanteur danseur, un bassiste et un percussionniste) joué une musique entraînante au rythme et au son intenses (c’est un euphémisme pour ce qui est du son). On pourrait la qualifier d’électro tribal avec son mélange de hip hop, de percussions surpuissantes et de lignes de basse omniprésentes. Epoustouflant
Finalement, j’aurais peut-être dû intituler cette chronique « Entrez dans la transe » !
A bientôt.
Olivier BENIZEAU