Je n’ai pas vraiment le cœur à écrire mais je ne tiens pas à céder au découragement ce qui serait, à mes yeux, un aveu de faiblesse face à la barbarie qui a frappé Paris vendredi 13 Novembre 2015.
Je n’ai pas trempé ma plume dans la colère et la haine car j’aurais l’impression de me mettre au niveau des terroristes et de la doctrine qu’ils servent. La seule concession que je ne peux éviter, est la consternation et la tristesse que je ressens.
Mardi 10 Novembre, ma semaine de chroniqueur avait commencé dans la lumière avec le magnifique concert donné par le quintet de Kris DAVIS à la Dynamo des Banlieues Bleues. Pour des raisons personnelles je n’ai pas assisté au set du groupe du guitariste Gilles CORONADO.
Mercredi 11 Novembre, au Studio de l’Ermitage, dans une ambiance chaude et conviviale, c’était une nouvelle session de « FRAPADINGOS », cette fois-ci sans son maître de cérémonie habituel, Minino GARAY, « parti dans la pampa ». Au cours de cette soirée il y a eu un moment fort avec la participation d’un groupe de chanteuses kabyles. Un bel exemple de l’universalité de la musique.
Vendredi 13 Novembre, j’étais de retour au Studio de l’Ermitage pour y écouter le groupe « Akale Wube » dont je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises. Après une première partie somptueuse, ce fut la pause et puis, alors que le concert semblait reprendre, Etienne de la SAYETTE, un des membres du groupe, a annoncé l’arrêt de la soirée en raison de fusillades dans Paris. La stupéfaction a saisi le public mais fort heureusement, il n’y a eu aucun signe de panique. Après m’être renseigné sur la localisation et l’évolution des faits, je suis rentré chez moi par les transports en commun, avec un sentiment de grande inquiétude je l’avoue.
Mon téléphone n’a pas arrêté de sonner dans la nuit, des proches voulant s’assurer que je ne faisais pas partie des victimes !
Depuis ce jour maudit, beaucoup de manifestations culturelles ont été annulées. La Dynamo a annulé, à la demande de la Mairie de Pantin, ses concerts des 16 et 17 Novembre.
Sur ces annulations en série, les avis divergent. Personnellement, je considère que cela constitue une victoire de nos « ennemis ». Je souhaite que l’on reprenne rapidement le cours normal de la vie, que l’on retourne dans les lieux de convivialité et de culture. La musique, rappelons-le, réunit trois principes essentiels : la passion, le plaisir et le partage.
Alors, continuons à aimer la musique, les musiciens et les lieux qui les accueillent.
A bientôt, j’espère.
Olivier BENIZEAU