Ce titre en aura sûrement étonné plus d’un ! Que d’interrogations a-t-il sans doute suscité ? Je vous rassure tout de suite, je ne suis pas devenu « supersonique » et encore moins « super sonné », ceci à l’attention des mauvais esprits.
Par quoi vais-je commencer pour expliquer ce titre ? Je me lance, 45 minutes : c’est le temps que j’ai mis, porte à porte, pour venir, par les transports en commun, du sud de Paris jusqu’au Parc Floral de … Paris (cf. précédente chronique). Paris-Stockholm, c’était le thème du week-end n° 7 du Paris Jazz Festival.
Le programme de cette manifestation était :
– samedi 18 Juillet : Yves ROUSSEAU quartet avec un invité suédois à l’Espace Delta, puis Isabel SÖRLING, artiste suédoise de son état, sur la barge à Jazz.
– dimanche 19 Juillet : Jonas KNUTSSON trio sur la barge à Jazz puis Nils LANDGREN Funk Unit à l’Espace Delta.
J’aurais bien voulu vous raconter des anecdotes au sujet de Nils LANDGREN mais on m’a demandé de faire court. Peut-être une autre fois… Un petit bonjour tout de même, au passage, à Etienne NEE DUPUY. Seuls les initiés comprendront.
Revenons à la journée de samedi 18 :
Comme l’a dit Sébastian DANCHIN, co-organisateur et présentateur du festival, Yves ROUSSEAU Akasha quartet, 15 ans d’âge, s’inscrivait dans « PARIS-STOCKHOLM », via l’Inde en référence au nom du groupe, avec la présence du saxophoniste suédois Jonas KNUTSSON. Le quartet d’Yves ROUSSEAU, contrebasse, comprend Régis HUBY, violon et effets électroniques, Jean-Marc LARCHER, saxophones, et Christophe MARGUET, batterie. Vu la prestation de l’invité « venu du froid », disons le tout de suite, on n’a pas eu l’impression que c’était la première fois qu’il se produisait avec les quatre acolytes précités.
La musique interprétée par cette formation, allégorique, a évoqué les quatre éléments : air, eau, feu et terre, auxquels est venu s’adjoindre un cinquième avec Akasha (éther en sanskrit). L’écriture, tout à fait représentative du jazz français actuel, s’est révélée riche et variée et les arrangements ont brillé par leur précision. Du point de vue rythmique, cela a alterné entre atmosphère calme voir intime et envolées telluriques. Quant aux musiciens, ils ont fait montre d’une belle cohésion collective. Ce concert a soulevé l’enthousiasme du public qui a réservé une longue ovation aux artistes.
J’allais oublier, la dernière composition évoquait « L’Air ». Pas étonnant, après cela, que le public du Delta … plane ! « Il fallait bien que tu la fasses… » m’a dit un collègue consterné par mon calembour.
– dimanche 19 Juillet : retour au Parc Floral et deuxième journée de « PARIS-STOCKHOLM », j’ajouterais « via Istanbul », lieu de naissance du batteur du Nils LANDGREN Funk Unit !!!
A peine arrivé au parc floral, alors que le concert du trio de Jonas KNUTSSON commençait sur la barge devant un parterre fourni, j’ai constaté qu’une file d’attente se formait déjà devant l’Espace Delta pour le second concert. Choix cornélien lorsque l’on n’est pas accrédité ! Pour être sûr d’être bien placé, j’ai donc choisi de prendre ma place dans la file.
Sébastian DANCHIN, avant de nous présenter le concert tant attendu du groupe de Nils LANDGREN, nous a annoncé une bien triste nouvelle : le décès du pianiste anglais, John TAYLOR, 72 ans, qui avait été victime d’un grave malaise vendredi soir lors d’un concert à Segré (49) où il se produisait au sein du quartet de Stéphane KERECKI. Passé ce moment d’émotion, le Nils LANDGREN Funk Unit est rapidement entré dans le vif du sujet. L’homme au trombone rouge était accompagné, je devrais dire épaulé, de Jonas WALL, saxophones, d’Andy PFEILER, guitare, de « TBA » (je n’ai pas retenu son nom !) aux claviers, de Magnum Coltrane PRICE, son plus ancien complice, basse électrique, et d’IKIZ, batterie.
Nils LANDGREN rêvait de jouer sur cette scène depuis le jour où il y avait vu se produire Charles LLOYD. Sans oublier de rendre hommage à John TAYLOR, notre tromboniste suédois a réalisé son rêve de la plus belle des manières. Il a enflammé l’auditoire avec son funk énergique. « Paris brûle-t-il ? ». « Oui Mesdames, Messieurs, à cause d’un pyromane de la meilleure espèce ! » A la fin du concert, à l’invitation de notre artiste incendiaire, le public était debout, chantant, dansant, jusque devant la scène sous le regard vigilant et néanmoins bienveillant du personnel de sécurité. On a cru un moment que le concert ne s’arrêterait jamais. Une ambiance de feu et un vrai régal pour les amateurs de funk comme votre humble serviteur et ses deux voisins photographes.
On a pu apercevoir, près de la scène, côté « organisateurs », la trompettiste Airelle BESSON qui a paru apprécier la prestation du gang des pyromanes suédois, et qui, rappelons-le, jouera au même endroit lors du concert de clôture du festival le dimanche 26 Juillet.
En backstage, Nils LANDGREN s’est soumis, de bonne grâce, à la séance des autographes, des dédicaces de CD, des photos et des selfies. Une admiratrice a réussi à se faire offrir les baguettes d’IKIZ. L’histoire ne dit pas si elle est rentrée chez elle « tambour battant » !
On ne pourra pas dire, en tous les cas, que le thème « PARIS-STOCKHOLM » a refroidi l’atmosphère.
Je vous dis à bientôt, peut-être ! Et vive le Funk !
Olivier Benizeau