Une fin d’Avril et un début mai à vous couper le souffle. Votre chroniqueur préféré, certes en petite forme, s’est mis en tête de sortir tous les soirs pour couvrir une partie des soirées TRICOT et les évènements majeurs de fin Avril et début Mai du Studio de l’Ermitage.
Comme l’année dernière les soirées TRICOT parisiennes ont eu lieu à La Générale 14, avenue Parmentier à Paris (11ème). Ce « festival » s’est tenu du lundi 27 Avril au samedi 2 Mai.
Ces festivités, en entrée libre, commençaient par un flyer au graphisme sobre avec, au recto, deux têtes de licorne et en sous-titre, une « sorte d’annonce » supposée alléchante « La Trique à faire jouir Mémé ». Tout un programme me dit la rédactrice en chef ! Toujours au recto, en bas de page au même niveau que Tricollectif écrit à gauche, une phrase à droite « Ta gueule et brode ». C’est pour toi me dit malicieusement la rédactrice en chef. Au verso, le programme des soirées, en plus raffiné comme la cuisine proposée sur les lieux, annonçait la présence, entre autres, des frères CECCALDI, Théo et Valentin, Roberto NEGRO, Sylvain DARRIFOURCQ, Alexandra GRIMAL (ah ! la petite saxophoniste que j’aime tant me dit qui vous savez !!!), Fabrice MARTINEZ, Christophe MONNIOT, les frères DOUSTEYSSIER, Jean Brice GODET, Akosh S et tant d’autres.
Je ne peux passer sous silence la présence d’une tirelire, posée près du comptoir et censée représenter une vache bien que la tête ferait plutôt penser à une chèvre, destinée à inciter les visiteurs à soutenir les artistes se produisant pendant ces soirées. Je ne dois pas oublier non plus le stand de vente de disques animé par le sympathique Stéphane BERLAND (Ayler Records ça vous dit quelque chose ?). Il y avait aussi un spectacle dans une caravane, pendant les pauses, intitulé « On boira toute l’eau du ciel ».
Chaque soirée musicale a commencé par une rencontre sous le signe de l’improvisation. Le lundi 27 Avril c’était Quentin BIARDEAU, saxophones, Giani CASEROTTO, guitare, Sylvain DARRIFOURCQ, batterie. J’ai aimé globalement mais je n’ai pas saisi l’intérêt de la présence du guitariste jouant plus avec les pieds qu’avec les mains. « C’est dans l’air du temps » m’a dit un chroniqueur flegmatique. Le Mardi 28 Avril, c’était au tour de Fabrice MARTINEZ, trompette, bugle, Guillaume AKNINE, guitare, et Roberto NEGRO, piano de nous livrer le fruit de leur imagination. Un grand moment musical malheureusement écourté pour des raisons d’organisation. La troisième rencontre, le mercredi 29, a mis en présence Gabriel LEMAIRE, saxophones (quelle belle sonorité au baryton ah mes aïeux !), Richard COMTE, guitare (ayant remplacé au pied levé Olivier BENOIT) et Valentin CECCALDI, violoncelle, horizoncelle. Un seul mot : épatant.
Pour parler des sets suivant ces rencontres, j’ai particulièrement aimé : GARIBALDI Plop avec Roberto NEGRO, Valentin CECCALDI et Sylvain DARRIFOURCQ. Il faut bien dire qu’avec ces trois-là, ensemble ou séparément, on n’est rarement déçu. Mêmes louanges pour Babies avec Roberto NEGRO et Théo CECCALDI, violon et alto, et pour la surprenante création Neil YOUNG HARVEST à vous décoiffer, avec Guillaume AKNINE, harmonica, guitare, banjo, Jean DOUSTEYSSIER, harmonica, clarinettes, guitare, et Jean Brice GODET, harmonica, clarinettes, guitare et effets sonores. J’avais vingt ans…
J’ai malheureusement manqué Christophe MONNIOT le 28. Je ne sais pas ce qu’a pu donner en live MILESDAVISQUINTET (V. CECCALDI, S. DARRIFOURCQ et X. CAMARASA) mais le CD ne m’accroche pas. Bien que d’un naturel iconoclaste, je n’aime pas non plus le nom choisi pour cette formation ! Allez savoir pourquoi. « Tu vieillis mal » me dit la rédactrice en chef.
La déception de ces trois soirées est venue du ciné-concert (un film d’OZU mais pas le meilleur) avec Alexandra GRIMAL, soprano et voix, et Nelson VERAS, guitare. Je pourrais toujours invoquer l’heure tardive de ce dernier set du 27 Avril pour justifier mon départ avant la fin mais franchement je me suis ennuyé. Personnellement j’aurais préféré entendre Alexandra GRIMAL au saxophone ténor. Question de goût. Quant à son charmant partenaire, son style « guitare au kilomètre » m’a fait penser par instants à l’easy listening diffusé dans les lieux d’aisance des aéroports !
Jeudi 30 Avril, j’ai donc fait les soirées TRICOT buissonnières en me rendant au Studio de l’Ermitage dont je ne juge pas nécessaire de vous rappeler l’adresse. C’était une soirée « André MINVIELLE » en trois parties. Je n’ai assisté qu’aux deux premières. Tout d’abord ce merveilleux artiste s’est produit en solo et il nous a gratifiés, entre autres, d’une illustration sonore très originale de films des frères LUMIERE. Ensuite, en compagnie de son vieux complice, Marc PERRONE, à l’accordéon diatonique, André MINVIELLE nous a offert un ciné-concert sur le film « L’émigrant » de Charly CHAPLIN, de toute beauté. Le public ravi avait droit en dernière partie, avec les deux artistes, à un bal improvisé qui devait commencer par un slow original ?!
Vendredi 1er Mai, jour chômé, hum ! Je suis allé écouter le Surnatural Orchestra au Studio de l’Ermitage. C’était un concert debout sauf en mezzanine. La salle était pleine, pas mal pour un jour férié. Dix-sept musiciens sur scène. Pour la bonne bouche je vous citerai certains noms : Antonin LEYMARIE, Fabrice THEUILLON (c’est un copain ne le répétez pas), Robin FINCKER, garçon sympathique et talentueux dont je vous ai déjà parlé, Antoine BERJEAUT. Pardon pour les autres. Vous n’y étiez pas ? J’ai le regret de vous dire que vous avez eu tort. Un album est prévu en septembre après un EP 2 titres dont la sortie était le motif de cette belle soirée.
Samedi 2 Mai, retour aux soirées TRICOT pour la clôture. Cela a commencé par une rencontre avec Sophie BERNADO, basson, claviers et voix, Adrien CHENNEBAULT, batterie et Johan BICHOT danseur acrobate. Un set original et ludique qui a enchanté le public. Puis on est passé à la Petite Moutarde, condiment dont je vous ai déjà parlé dans de précédentes chroniques et dont la recette produit toujours le même effet bénéfique sur l’auditoire. « N’y avait-il pas Alexandra GRIMAL » me demande la rédactrice en chef. Décidément elle fait une fixation. Si, au saxophone ténor et aux soprano et sopranino. « Ça devait être bien alors » entends-je. Il y avait aussi Théo CECCALDI, violon, Ivan GELUGNE, contrebasse et Florian SATCHE, batterie. Et cela s’est terminé, du moins pour votre humble serviteur, avec « AUM Grand Ensemble » comprenant la fine fleur de la nouvelle garde des musiques actuelles : Julien PONTVIANNE, Jean-Brice GODET, Richard COMTE, Jozef DUMOULIN pour ne citer qu’eux. J’ai été totalement conquis par la musique interprétée. Un conseil : allez l’écouter et en attendant vous pouvez toujours acquérir leur album « SILERE » qui vient de sortir.
Je vais me coucher. « N’oublie pas tes gouttes » me dit-on à la rédaction. A bientôt.
par Olivier Benizeau