par Olivier Benizeau
Oui je sais, à la fin de ma dernière chronique j’avais donné rendez-vous en 2015. Je ne sais pas quelle mouche m’a piqué, en fait je le sais mais je le garde pour moi, mais j’ai décidé de vous faire part de mes coups de cœur et de mes coups de « blues » (de « trique » diront mes détracteurs) portant sur les concerts de jazz et de musiques actuelles auxquels j’ai assisté durant cette année qui s’achève.
Je suis bien conscient du caractère périlleux de cet exercice consistant à dresser un palmarès en positif et en négatif car il est forcément subjectif, voire arbitraire d’autant que le choix opéré n’est pas exhaustif dans un sens comme dans l’autre. J’assume totalement. J’ai donc procédé, comme suit, à une sélection de concerts donnés dans les quatre salles de concert parisiennes que j’ai le plus fréquentées en 2014.
La Dynamo des Banlieues Bleues à Pantin (93)
Les tops
– Le 10 Octobre : Nicole MITCHELL, Elise CARON, Christophe ROCHER : Une rencontre de maîtres de l’improvisation au cours de laquelle la première nommée a été sublime comme à l’accoutumée, la seconde admirable et le troisième larron au diapason.
– le 18 Octobre : Sylvie COURVOISIER, Mark FELDMAN quartet : les absents ont eu tort.
– Le 19 Novembre : Soirée « MINGUS » avec WAHAY, en première partie, et PAPANOSH plus Roy NATHANSON et Fidel FOURNEYRON, en seconde. Rien à ajouter à ma précédente chronique
Les flops
– Le 10 Octobre, Sylvain HELARY « The Bridge # 5 » : j’apprécie beaucoup cette flûtiste mais à cette occasion elle m’a paru « hors champ ».
– Le 12 Novembre, après le déluge bruitiste de SNAP (aïe mes oreilles !) c’était Emilie LESBROS qui m’a paru en décalage par rapport à la musique proposée par ses talentueux partenaires parmi lesquels se trouvait Darius JONES !
Durant le festival des Banlieues Bleues j’ai vibré durant le concert du 4 Avril de Charles TOLLIVER. Par contre, la soirée du 7 Avril avec le Grand Orchestre Tout Puissant Marcel DUCHAMP et «The Tontons » m’a déplu.
La Java à Paris (10ème)
Les tops
– les concerts d’Alexandre AUTHELAIN quartet : l’improvisation comme on l’aime.
– le 3 Juin : Olivier PY trio « Birds of Paradise » : magnifique. L’achat du CD est indispensable.
– le 24 Novembre : François TUSQUES : tout simplement génial.
Les flops
– le 26 Mai : soirée « GOUBERT- BARRET » : la recette « faire du neuf avec du vieux » a fait son temps !
– le 2 Décembre : Mathieu RED ROSSO Quartet – je n’ai résisté qu’un set. Un conseil : « Baissez le son et à Noël offrez-vous la réédition en CD de l’album de « Larry Coryell and the Eleventh House, ça pourrait vous servir.»
Un grand merci à SON LIBRE, à Gérard TERRONES et à toute l’équipe de la Java pour l’ensemble de la saison.
Le Studio de l’Ermitage à Paris (20ème)
Les Top
– les soirées SOLEART en mars, Laurent CUGNY (8 Octobre), Orphicube (9 Avril), Ping Machine (16 Octobre et 13 Novembre), Hervé SAMB (30 Octobre) et l’Orchestre de la Lune festif à souhait tout au long de l’année.
Les Flop
– la soirée « 3ème âge » Jack Wilkins du 10 Avril ; la soirée des duos du 27 Mai avec BADAULT/LAREINE (Gaby Verlor, ancienne sociétaire du Caveau de la République, a fait des adeptes) et Elise CARON/Bruno CHEVILLON (cette « grande dame », pourtant bien accompagnée, a paru sur jouer) ; Federico CASAGRANDE (26 Novembre) : la vacuité a trouvé son maître.
Le Triton, Les Lilas (93)
Les Top
– les concerts d’Andy EMLER : trio, TUBAFEST, Mégaoctet
– Paloma PRADAL le 28 Mars
– Aka MOON le 19 Juin.
Les Flop
– les concerts de Jeanne ADDED (3 Avril) et d’Alexandra GRIMAL (18 Septembre) : ces projets m’ont paru insuffisamment aboutis.
– Josef DUMOULIN trio (le 5 Juin) : et s’il formait un quartet en ajoutant Federico CASAGRANDE pour être encore plus intéressant !
J’aurais aimé parler d’autres « tops et flops » de l’année dans d’autres lieux mais la place manque et je ne peux négliger le « FLOP D’OR » de l’année 2014, décerné, sans hésitation, à Radio France et plus précisément à France Musique pour le coup de grâce porté au Bureau du Jazz. Exit Xavier PREVOST et son merveilleux travail. Après avoir déjà reçu des mauvais coups cette année, le Jazz et les musiques actuelles n’avaient pas besoin d’en subir un de plus, surtout aussi brutal que celui-ci. Les responsables de ce lamentable « forfait » auraient-ils oublié que le Jazz fut, dans les années 60/70, une musique de révolte. Prenez garde, le feu couve encore !
Bonnes fêtes de fin d’année. Rendez-vous en 2015, sait-on jamais.
