Dans les médias français les sujets d’actualité ne manquent pas : les horreurs de Boko Aram, les craintes suscitées par la situation politique en Ukraine, les 50 milliards d’économies annoncés par notre gouvernement, les scandales éclaboussant l’UMP, les facéties de « Ségolène », les trains trop larges et le festival de Cannes.
Et pourtant, à bien y regarder, il y a deux sujets qui dominent ce « saupoudrage médiatique » : d’une part, les élections européennes et la montée en puissance du FN dans les sondages, sans oublier un éventuel record d’abstentions ; d’autre part la Coupe du Monde de football 2014 au Brésil qui a bien du mal à masquer le malaise social sans précédent qui règne dans ce pays. M. Platini, devenu un des notables des instances internationales du football, et grand humaniste à ses heures, souhaite que le mouvement revendicatif brésilien se mette en veilleuse le temps de la compétition. Sans commentaires.
Pour ces deux évènements, l’échéance approche.
Pour la Coupe du Monde, comme au Chili à une époque de sinistre mémoire mais pas pour les mêmes raisons, les stades pourraient très bien être militairement gardés.
Attention aux balles perdues !
En football comme sous certains régimes autoritaires admirés, voire soutenus par nos tenants du nationalisme (je serais tenté de dire national-socialistes), il y a toujours des risques à entrer dans les stades. Pour les amoureux du ballon rond, ils peuvent être à la merci de débordements de supporters décérébrés plus communément appelés « ultras ». Pour les opposants aux régimes totalitaires, ces enceintes sportives constituent souvent le passage obligé avant de se retrouver … au ballon !
Dimanche prochain, les français qui n’auront pas cédé aux sirènes du parti de la fille du cyclope risquent de connaître une sérieuse déconvenue pour ne pas dire une grosse frayeur. Le temps de se remettre de ce séisme électoral tant annoncé et nous arriverons au 12 Juin, date du début de la Coupe du Monde. Un mois à s’extasier devant les « étranges lucarnes » (non je ne parle pas de l’angle supérieur des buts de football !) en regardant des jeunes gens courir après une balle.
Franchement, comme disait une de mes vieilles tantes, on ne pourrait pas se cotiser pour en donner une à chacun, cela éviterait des drames ! Savez-vous que dans certains stades devenus l’antichambre de la mort de la démocratie et de la liberté, une balle suffit pour étouffer la révolte ? Je crois que j’ai un peu plombé l’ambiance.
Finalement, on s’aperçoit que, la politique et le sport font bon ménage. Encore faut-il savoir bien choisir son camp !
J’allais oublier, si les sondages « inquiétants » se confirment dans les urnes, on pourra toujours se consoler en pensant que le protectionnisme présenté comme la solution à tous nos maux pourra relancer la production industrielle hexagonale. Il ne reste plus qu’à espérer que cela ne se limite pas à la relance de la fabrication nationale du fil de fer barbelé et des miradors.
Gabriel Berard