Sons d’Hiver et Leçon des mots
par Olivier Benizeau
Sons d’Hiver – Salle du Marché à Cachan 94
Jeudi 6 Février 2013
Cela a commencé, pour votre chroniqueur en tant qu’usager des transports en commun, par un pénible jeu de piste pour arriver jusqu’à la salle de concert en raison des indications « approximatives » (je vais être gentil) figurant sur le programme du festival. Cela s’est mieux terminé, au retour, grâce à l’organisation d‘un covoiturage, sur la base du volontariat, permettant d’être déposé à la station du R.E.R. la plus proche. Inutile d’épiloguer.
Le concert a eu lieu à la salle du Marché, spécialement aménagée à cette occasion (belle prouesse des services municipaux et de l’équipe du festival), à la place, comme c’était prévu initialement, du Théâtre de Cachan, actuellement en travaux.
Rassurez vous, et en dépit du confort minimal des sièges, tout cela n’a pas gâché le plaisir éprouvé lors de ce concert, en deux parties, dont l’idée directrice était de réunir des musiciens américains et français. L’ordre des sets a été inversé au dernier moment (c’était la soirée des surprises !) et, en première partie, c’était donc le Michel EDELIN quartet plus un invité spécial, le tromboniste Steve SWELL, compagnon de route de la fine fleur américaine du free jazz et des musiques improvisées.
Ce quartet + un a interprété une musique d’une grande qualité d’écriture, libre, limpide et vivace, laissant à chaque musicien toute latitude pour exprimer ses talents d’improvisateur. Dans un tel cas, il est délicat de ressortir la performance de tel ou tel membre du groupe mais il faut souligner que Simon GOUBERT, pour lequel j’avoue avoir un petit faible, avec sa batterie « à la MAGMA » comme me l’a dit mon voisin, m’a plongé (excusez moi je n’ai pas pu l’éviter sachant que cet artiste est un grand amateur de fonds marins !) une nouvelle fois, dans une admiration béate pour la variété et l’opportunité sans failles de son jeu.
Michel EDELIN: flûtes – Jacques Di DONATO: clarinette et saxophone soprano – Stéphane KERECKI: contrebasse – Simon GOUBERT: batterie – Steve SWELL: trombone.
La seconde partie qui était une création, a convié sous le titre « The Bridge # 3/ The Turbine » un quartet majestueux comprenant deux bassistes, Harrison BANKHEAD et Benjamin DUBOC, et deux batteurs, Hamid DRAKE et Ramon LOPEZ, avec le
guitariste Marc DUCRET, comme invité.
Et comme nous n’étions décidément pas au bout de nos surprises, Fabien BARONTINI, Directeur du festival, a annoncé un invité de marque en la personne du contrebassiste William PARKER venu se joindre à cette « dream team ». Cette « entreprise à hauts risques » a produit une musique improvisée d’une grande intensité avec d’incessantes variations de rythme auxquelles sont venues se mêler, de manière fusionnelle, les interventions énergiques et tranchantes du guitariste.
Nous avons assisté à un grand moment musical servi par un collectif homogène avec des bassistes au son « énorme », des batteurs au jeu fertile en inventivité et un guitariste hors normes. Un seul regret, c’est que cela se soit arrêté !
Cette « turbine », dans sa formation initiale à deux contrebassistes et deux batteurs, va être en tournée en France et vraisemblablement aux Etats-Unis. A découvrir d’urgence.
Encore un grand merci à Fabien BARONTINI et à toute son équipe.
Vincent COURTOIS – La Leçon des mots – Le Triton – Les Lilas
Vendredi 7 Février 2014 –
Vincent COURTOIS : composition et violoncelle – André Zé JAM : textes et voix – Benjamin MOUSSAY : piano, célesta, clavecin, piano jouet.
Il s’agit d’une performance sur le rythme des mots et sur leur sens, ludique, exécutée dans une ambiance jubilatoire, sur une musique expressive et variée.
On a encore pu apprécier la qualité des textes et des compositions, et l’immense talent des interprètes.
Passé un moment d’assoupissement dû à la fatigue (la rédaction appréciera !!!!), j’ai personnellement retrouvé la magie qu’avaient diffusée André Zé JAM et Vincent COURTOIS lors de leurs concerts à Pantin dans le cadre du Festival AFRICOLOR, à l’occasion de l’interprétation de la « Trilogie des Mécaniques Frivoles ».
Belle soirée consacrant le mariage esthétique des mots et de la musique.
Vincent COURTOIS sera à la Dynamo les 17, 18 et 19 mars prochains, au cours du Festival des Banlieues Bleues, pour une performance consistant en la rencontre « choc » de ce violoncelliste avec le photographe Michaël ACKERMAN. Je ne vous
en dis pas plus…