Mardi 5 Avril – Dans le cadre du festival « Banlieues Bleues », à la Dynamo, c’était une soirée de « folk imaginaire » ou presque. Le trio « WHAHAY » qui passait en première partie, a présenté un nouveau projet consistant en une relecture « iconoclaste » de thèmes folk ou de musiques traditionnelles anglo-saxonnes. Comme cela avait été déjà le cas lors de son « tribute to Mingus », déjà évoqué dans ces colonnes, ce trio composé, rappelons-le, de Robin FINCKER, saxophone ténor et clarinette, Fabien DUSCOMBS, batterie, et du phénoménal Paul ROGERS avec sa contrebasse à sept cordes, nous a emmenés là où il a voulu pour le plus grand plaisir du public qui lui a réservé une longue ovation. Il ne reste plus qu’à espérer que ce projet fasse prochainement l’objet d’un album.
En seconde partie, c’était « OBA LOBA », un projet monté par les artistes portugais, Norberto LOBO, guitares, basse électrique et électronique, et Joao LOBO, batterie. Hormis les « bidouillages » pas toujours heureux, la musique interprétée m’a fait penser à celle de l’école de CANTERBURY mais elle n’a éveillé mon intérêt que par intermittence. Le duo déjà cité était entouré de Lynn CASSIERS, voix, électroniques, Giovanni Di DOMENICO, Fender Rhodes, piano, Ananta ROOSENS, trompette, violon, et Jordi GROGNARD, clarinettes. Ce projet a fait l’objet d’un album éponyme sorti en 2014.
Jeudi 7 Avril
Au même endroit, le festival proposait une soirée de « musique savante » pour reprendre le terme employé par Joëlle LEANDRE à la fin du concert. En première partie, le quartet de la flûtiste Sylvaine HELARY, « SPRING ROLL », a mélangé ancien et nouveau répertoire, alternant jazz chambriste et musique d’avant-garde. Eblouissant ! Je vous recommande d’ailleurs, si ce n’est déjà fait, l’acquisition du double CD « SPRING ROLL Printemps » paru en 2015 chez AYLER Records. Outre son leader, ce quartet comprend : Antonin RAYON, piano, synthé, Hugues MAYOT, saxophone ténor et clarinette, et Sylvain LEMÊTRE, percussions.
En seconde partie, le tentet de Joëlle LEANDRE a interprété une œuvre protéiforme inclassable « can you hear me ? » d’une certaine complexité structurelle et d’une exceptionnelle musicalité. Un grand moment qu’il ne fallait manquer sous aucun prétexte. Ce tentet est composé, comme l’a rappelé Joëlle LEANDRE, contrebasse, voix, composition et direction, de musiciens qui sont eux-mêmes leaders de projets :
Séverine MORFIN, alto, Théo CECCALDI, violon, Valentin CECCALDI, violoncelle, Alexandra GRIMAL, saxophones, Christiane BOPP, trombone, Jean-Luc CAPPOZZO, trompette, Jean-Brice GODET, clarinettes, Guillaume AKNINE, guitare électrique, Florian SATCHE, batterie, percussions.
Ce nouvel opus de Joëlle LEANDRE vient de paraître chez AYLER Records. Qu’on se le dise.
Vendredi 8 Avril
Au « Nouveau Théâtre de MONTREUIL », le festival nous conviait à une soirée « latino » (ou Latina comme vous voudrez) en deux parties. Lors de la première, nous avons pu entendre le guitariste-chanteur brésilien Tigana SANTANA accompagné d’Andreas UNGE (Suède), à la basse, et d’Inor SOTOLONGO (Cuba) aux percussions. Tigana SANTANA, avec sa guitare à cinq cordes et sa voix douce et profonde, nous a entraînés dans son univers soul folk brésilien tout à fait fascinant. Ensuite, le pianiste cubain Chucho VALDES, fondateur d’IRAKERE il y a plus de quarante ans, a repris avec ses musiciens le répertoire de ce groupe de légende. En dépit de l’incontestable talent du leader et de la qualité certaine de l’exécution, j’ai eu l’impression d’assister à une succession de « numéros de musiciens », sentiment atténué par la fin du concert plus conviviale et entraînante.
Rafael AGUILA, saxophone alto ; Ariel BRINGUEZ, saxophone ténor ; Manuel MACAHDO, Renaldo MELIAN, Carlos SARDUY, trompette ; Gaston JOYA, contrebasse, basse électrique, chœurs ; Dreiser Durruthy BOMBALE, voix lead, percussions ; Yaroldy Abreu ROBLES, percussions, chœurs ; Rodney BARRETTO, batterie, chœurs.
Finalement ce fut une soirée partagée entre enchantement et déception.
Samedi 9 Avril
Changement de décor et d’univers. Au « PAN PIPER » à Paris (11ème), à l’occasion de la sortie de son dernier album intitulé « Route & Roots », c’est le multi-instrumentiste franco libanais ABAJI qui se produisait. Dans une ambiance très conviviale, ce musicien nous a fait voyager du Moyen-Orient jusqu’en Inde et au Pakistan avec un « détour » par le Maroc (Essaouira). Autour de lui, en invités, nous avons pu entendre des artistes arménien, kurde, turc et voir une danseuse donnant une touche de grâce évidente à la musique interprétée. Un grand moment de musique orientale. Le nouvel album de notre musicien globe-trotter est plus que recommandable.
A bientôt.
Olivier BENIZEAU