Pour changer, je me suis décidé à vous livrer une chronique avec une chronologie décroissante. Non, Madame, je ne parle pas du temps passé dans une viennoiserie !
Samedi 23 Mai 2015, à l’Atelier du Plateau à Paris (19ème), c’était un concert de « NHAOUL » (métier à tisser en arabe) avec Kamilya JUBRAN, chanteuse et oudiste palestinienne, et Sarah MURCIA, contrebassiste, que j’avais déjà entendues en 2013 au Festival « Au fil des voix » à l’Alhambra à Paris, accompagnées d’un trio à cordes féminin. Cette fois-ci, nos deux artistes qui se sont rencontrées en 1998 au sein de la formation palestinienne « Sabreen », étaient entourées de trois des membres du quatuor IXI, Régis HUBY, violon, Guillaume ROY, alto, et Atsushi SAKAI, violoncelle (Oui Monsieur l’éditeur, il s’agit bien de celui qui joue également de la viole de gambe !).
Il s’agissait d’un nouveau répertoire « HABKA », interprété par ce groupe et qui consistait en une invitation au voyage, faite de climats variés, portée par la convergence musicale entre Kamilya JUBRAN et Sarah MURCIA, et soutenue par la précision et la virtuosité du trio à cordes. Le public venu nombreux, conquis, a longuement applaudi cette prestation, sans rappel hélas.
Vendredi 22 Mai 2015, au Studio de l’Ermitage (dois-je vous rappeler l’adresse ?), un des grands maîtres de la musique africaine, Cheick Tidiane SECK, claviériste et chanteur malien, s’y produisait avec son quintet et aussi avec des invités comme, notamment, So KALMERY, chanteur zaïrois, et Ousmane KOUYATE, guitariste, vieux complice du leader du temps des « Ambassadeurs du Motel de Bamako ». Un hommage a été rendu à Myriam MAKEBA et à Hank JONES avec lequel le « maître » a enregistré en 1995 le magnifique album « SARALA ». Cheick Tidiane SECK a littéralement enflammé la salle, alternant musique malienne et musique métissée, et produisant par instants un groove endiablé.
Une belle soirée comme le Studio de l’Ermitage a l’habitude de nous en proposer.
Jeudi 21 Mai 2015 la Dynamo à Pantin (93) proposait un concert, en deux sets, l’un avec Mohamed ABOZEKRY et « Heejaz », et l’autre avec BENZINE (NO) MAD, nouvelle créationdu batteur multi stylistique Franck VAILLANT.
Mohamed ABOZEKRY a confirmé son immense talent et a interprété avec son groupe un répertoire mêlant diverses influences : jazz, maqâm, et musique andalouse, sur des rythmes variés.
Le groupe « BENZINE (NO) MAD », outre son leader, comptait dans ses rangs, Antonin TRI HOANG, saxophone alto, Antonin RAYON, orgue HAMMOND et clavinet, et Julien DESPREZ, guitare ; et comme invités, deux figures de la musique arabo andalouse : Mehdi HADDAB, oud électrique, et Khair-Eddine M’KACHICHE, violon électrique. La nouvelle facette stylistique du groupe a produit une musique fusionnant diverses influences, interprétée le plus souvent sur un rythme sur vitaminé. La cohésion et le plaisir de jouer ensemble étaient évidents et ont enchanté le public. Nous avons donc eu droit à deux sets de genre différent mais débordant d’inventivité et de qualité. Un grand bravo et un grand merci à la Dynamo pour cette magnifique programmation.
Olivier BENIZEAU