Oui je sais, ce titre va en interpeller plus d’un mais en lisant la suite de cette chronique, les « initiés » auront compris. Au fait, au risque de me répéter, pour ceux qui n’ont pas encore compris, ceci n’est pas un blog, il s’agit bien d’une chronique !
Jeudi 16 Février, j’ai donc pris la direction du Studio de l’Ermitage pour aller y écouter le groupe « Les Primitifs du Futur ». Arrivé sur place, j’ai constaté que je n’étais pas le seul à avoir eu cette bonne idée. En effet, aux abords de la salle, une imposante file d’attente s’était déjà formée. Pour moi c’était du jamais vu à cet endroit. Il faut dire que cette file était composée de personnes déjà munies de leurs billets et d’autres moins prévoyantes espérant obtenir le précieux sésame à la Caisse. En tous les cas, visiblement, « Les Primitifs du Futur » étaient assurés d’avoir un public, d’une moyenne d’âge relativement élevée (ah ces satanés concerts générationnels !), acquis à leur cause.
Je vous épargnerais l’historique du groupe formé il y a plus de trente ans à l’initiative du guitariste Dominique CRAVIC, je devrais dire rassemblé autour de ce musicien, et dont la discographie est hélas famélique (quatre ou cinq albums à ma connaissance et un DVD). Des artistes renommés ont participé à cette « aventure musicale », tels que le dessinateur Robert CRUMB auquel on doit les dessins des pochettes des albums et l’écrivain Marc-Edouard NABE. Quant au genre musical il s’agit de « World Musette », catégorie propre à cette formation et constituant un pied-de-nez à la World Music, expression créée par les Majors dans les années 80 à des fins commerciales pour définir une musique « d’ailleurs », agrémentée d’une « sauce pop ». Je serais plutôt d’avis d’employer le terme mercantile à ce sujet. Fermons cette grosse parenthèse.
Lors de ce concert commencé avec un peu de retard compte tenu de l’affluence, on a retrouvé autour de Dominique CRAVIC quelques-uns des piliers du groupe comme Daniel HUCK, saxes, scat, Fay LOVSKI, chant, ukulélé, scie musicale et thérémin, Claire ELZIERE, chant, Jean-Philippe VIRET, contrebasse, Jean-Michel DAVIS, vibraphone, batterie et percussions. Les musiciens ont interprété un répertoire métissé comme à son habitude (blues, jazz, swing, valse, musette, etc…) avec des « morceaux de bravoure » comme : « La Valse Chinoise », « La Valse Hindoue », « Chanson pour Louise BROOKS », « C’est la Goutte d’Or qui fait déborder la Valse », « Kid Chocolat », « La femme-panthère et l’homme sandwich », connus du public enchanté et « en chantant ».
Un hommage a été rendu à Pierre BAROUH, récemment disparu, et Allain LEPREST, grand artiste n’ayant jamais bénéficié de la reconnaissance qu’il méritait. Parmi les invités on a pu entendre une japonaise dont je n’ai pas retenu le nom, de toute évidence une habituée, et qui a swingué de façon incroyable avec son koto (non ce n’était pas la nuit des « longs kotos » !), et un joueur de mandole, Mohamed BAAZI, également un fidèle du groupe, qui dans l’esprit aurait très bien pu jouer une version orientale d’un célèbre tube de Glen MILLER qui se serait appelée, pour la circonstance, « In the oud ».
Mais je m’égare et pourtant je n’ai pas bu du Pic Saint-Loup dont est particulièrement friand un responsable de la salle qui se reconnaîtra ! C’est ragaillardi que je suis parti à une heure tardive alors que le concert ne semblait pas près de se terminer.
A bientôt.
Olivier BENIZEAU