Oui je sais vous allez dire « il ne sait pas fouler pour le titre de sa chronique » mais que voulez-vous, j’ai déjà eu tellement de mal à sortir de la léthargie qui s’est abattue sur moi ces temps-ci, pour écrire cette chronique, une des toutes dernières de l’année ! Ne présentant aucun signe d’hypertrichose (poil dans la main pour être plus simple), je dirais que je suis atteint d’un méchant « coup de mou » à l’approche des fêtes dont j’ai d’ailleurs horreur, une forme larvée d’hibernation si vous préférez mais la rédactrice en chef qui est partie en vacances, m’a laissé un message des plus laconiques, par mail et par sms, il faut ce qu’il faut : « AU BOULOT ! ». Je ne sais pas pourquoi mais je me suis senti obligé de vous parler des concerts auxquels j’ai assisté depuis ma dernière chronique qui remonte à …
Je crois me souvenir que je vous avais promis de parler du concert du vendredi 4 Décembre au Triton donné par le trio Manu CODJIA, Géraldine LAURENT, Christophe MARGUET ayant invité pour l’occasion Médéric COLLIGNON et Pierrick PEDRON. C’était un hommage à Charlie Parker et à ses contemporains, je devrais dire une ode aux heures glorieuses du Be-Bop, tout en modernité mais respectant la générosité, la puissance et la richesse de cette musique. Nous avons eu droit, entre autres, à des versions lumineuses d’ « April in Paris », composition datant de 1932 et interprétée notamment par « The Bird », et de « Night in Tunisia » de Dizzy GILLESPIE, datant de 1942. Un grand moment de jazz et, sans doute, un des plus beaux concerts de l’année au TRITON.
Le mardi 8 Décembre au Studio de l’Ermitage c’était un concert « sortie d’album » de « DAS KAPITAL », trio composé de Daniel ERDMANN, saxophones, de Hasse POULSEN, guitare, et d’Edward PERRAUD, batterie. Le répertoire interprété, aux ambiances variées, s’est révélé original et il a mis en évidence la maturité à laquelle est désormais parvenu ce groupe. Nos trois compères ont su capter de bout en bout l’attention du public qui a beaucoup apprécié. Si vous n’y étiez pas, vous pouvez toujours faire l’acquisition de l’album « KIND OF RED » sorti chez « Label Bleu ». Vous ne serez pas déçu. Comme c’est l’époque, vous pouvez toujours réécouter l’album des chants de Noël de ce groupe, excellent remède contre la morosité.
Jeudi 10 Décembre, c’était mon dernier concert de l’année à la Dynamo (Qui a dit encore ?). C’était une « soirée de trios », un premier composé de Joce MENNIEL, flûtes, effets, Aymeric AVICE, trompette, effets, et Sylvain RIFFLET, clarinette, saxophone, effets, et un second formé de Vincent COURTOIS, violoncelle, Robin FINCKER, clarinette et saxophone, et Daniel ERDMANN, saxophone. Autant le dire tout de suite, ce fut une soirée musicale de haut niveau, le premier groupe revisitant des compositions « chères » à Joce MENNIEL (superbe interprétation de « EZZ THETIC »), et le second interprétant, d’une manière originale, des thèmes de films ayant marqué Vincent COURTOIS.
Vendredi 11 Décembre, le duo « DURIO ZIBETHINUS » formé du saxophoniste Quentin BIARDEAU et du violoncelliste, Valentin CECCALDI se produisait à l’Atelier du Plateau avec un invité, le contrebassiste Benjamin DUBOC. Ce concert qui ne m’a intéressé que par de rares moments, m’a plongé dans la somnolence dont j’ai été tiré, une première fois, par une « envolée aylérienne » de Quentin BIARDEAU, et une seconde fois, par le son du tuba utilisé par Valentin CECCALDI. Heureusement je me suis consolé, une fois rentré chez moi, en écoutant le CD paru chez Ayler Records du quatuor MACHAUT dont fait partie Quentin BIARDEAU et que je vous recommande chaudement.
Samedi 12 Décembre, je suis allé au TRITON pour mon dernier concert de l’année dans cette salle pour y écouter « WAX’IN », groupe « né au Triton » et comprenant Médéric COLLIGNON (qui a dit encore ?), voix, cornet, électronique, Philippe BUSSONNET, basse, Christophe GODIN, guitare, dont je ne peux vous dire s’il a ou non un lien de parenté avec le créateur du Familistère de GUISE !) et Franck VAILLANT (oui je sais, encore !), batterie. Les quatre compères ont joué, dans une ambiance jubilatoire, une musique sur vitaminée, flirtant avec le jazz, le hard rock voire le métal, pour le plus grand plaisir du public. On en a pris plein les oreilles. Comme je suis un vilain grincheux, je ne peux m’empêcher de dire que l’intensité sonore produite par ce groupe a fini par faire singulièrement fléchir, chez moi, l’intérêt que j’avais ressenti au début de sa prestation.
Je ne vais pas finir sur cette note amère. Aussi je vous recommande tout particulièrement deux albums parus récemment chez « Label Bleu » :
– « BIG PICTURE » de David KRAKAUER
– « SKY DANCERS » du contrebassiste Henri TEXIER entouré de ses fidèles compagnons, Sébastien TEXIER, François CORNELOUP et Louis MOUTIN et d’invités de marque, le pianiste Armel DUPAS et le guitariste Nguyen Lê.
Bonne écoute.
Promis, je reviendrai avant la fin de l’année. J’allais oublier, la rédactrice en chef m’a envoyé un sms me disant qu’elle était arrivée à MILAN. J’ai répondu par un calembour que je ne vous infligerai pas et qui m’a valu en retour ce commentaire « Scemo » qui veut dire « stupide » dans notre belle langue. C’est tout de même agréable de travailler dans une bonne ambiance. Bonnes fêtes de fin d’année à toutes et à tous.
Olivier Benizeau