Je m’étais promis d’être raisonnable et puis ma passion pour la musique m’a poussé à me transformer, à nouveau, en marathonien.
Lundi 12 Octobre, mes pas m’ont conduit vers « la JAVA » à Paris (10ème) pour assister à une nouvelle soirée organisée par Gérard TERRONES. Après la projection d’un court métrage rendant hommage à Jacques THOLLOT, batteur et compositeur décédé en 2014, c’est le « UNMATCHED Trio » composé de Sylvaine HELARY, flûtes, de Marco QUARESIMIN, contrebasse, et de John NIEKRASZ, batterie, qui a assuré la première partie. De ce set d’improvisation j’ai surtout retenu le jeu du batteur remarquable par l’étendue de son champ d’expression. Ensuite, il y a eu la projection d’un autre court métrage concernant le trio de Jac BERROCAL, tout à fait original. J’avoue que, fatigué, je n’ai pas assisté à la prestation en « live » du trio dont je vous recommande l’album « ANTIGRAVITY » sorti récemment. Ce trio passera à la Dynamo à Pantin (93) le vendredi 18 Décembre 2015. Pour en revenir à Jacques THOLLOT, je vous conseille l’acquisition de la réédition de l’album « Tenga Nina ».
Mardi 13 Octobre, direction le Studio de l’Ermitage à Paris (20ème) où passaient, en première partie, le duo « BRIBES » formé de Romain CLERC-RENAUD, piano, et de Geoffroy GESSER, saxophone ténor, et renforcé par Isabel SÖRLING, chant, et Yann JOUSSEIN, batterie, et, en seconde partie, le groupe « POLYMORPHIE » faisant partie du collectif lyonnais « GROLEKTIF » dont je vous ai déjà parlé. J’ai surtout apprécié la musique « hybride » jouée par « BRIBES », tantôt déchaînée tantôt minimaliste, alors que « POLYMORPHIE » jouant dans un registre similaire ne m’a pas « accroché ». Serait-ce un problème générationnel ou un phénomène de saturation ? Qui sait ?
Mercredi 14 Octobre c’était le spectacle « La Toile » au Nouveau Théâtre de Montreuil (93), avec le cirque « INEXTREMISTE », la funambule Tatiana MOSIA BONGONGA et le « Surnatural Orchestra ». C’était en fait le mariage de l’acrobatie et de la musique qui proposait :
– une mise en scène étonnante avec une tractopelle et des musiciens arrivant sur scène en équilibre sur des bonbonnes de gaz ;
– la musique du Surnatural Orchestra comme on l’aime, variée en genres et en rythmes ;
– des numéros d’acrobatie audacieux ;
– un numéro de fildefériste de la gracieuse et prodigieuse Tatiana MOSIA BONGONGA ;
– de l’humour et des sensations fortes.
Ce magnifique spectacle d’une heure et demie a reçu une longue ovation du public. Belle soirée. On en redemande.
Jeudi 15 Octobre, Jean-Marie MACHADO passait en trio au TRITON aux Lilas (93). Ses partenaires d’un soir étaient le contrebassiste Henning SIEVERTS, et le sublime batteur, François MERVILLE. Nous avons eu droit à une belle musique qui, malheureusement, en dehors du premier morceau interprété, a laissé une impression de monotonie. Du coup, je ne suis pas resté pour la seconde partie. Peut-être ai-je eu tort.
Et la semaine s’est terminée le vendredi 16 à la Dynamo à Pantin (93). Eh oui, je sais, une semaine de cinq jours ! A moins qu’elles ne soient musicales, évitons les cadences infernales. J’ai envie de dire que ce vendredi a constitué l’apothéose de cette semaine, avec, en première partie, un quartet inédit d’improvisateurs de haut vol : Nicole MITCHELL, flûtes, Tomeka REID, violoncelle, Christophe ROCHER, clarinettes, et Avreeayl RA, batterie, et, en seconde partie, « Third Coast Ensemble », grande formation dirigée par Rob MAZUREK. Le quartet précité a proposé une musique inventive et variée, captant l’attention tout au long du set. Superbe. On aurait seulement souhaité que cela dure plus longtemps. Ensuite, s’est produit un « big band » de 17 musiciens parmi lesquels figuraient les membres du quartet, je devrais dire «un « big bridge » américano-européen, jouant une musique diversifiée, d’inspiration « jazz », avec des moments de déchaînement impressionnants, et avec des références aux grands maîtres de la « Great Black Music », l’ombre tutélaire de Charles MINGUS, notamment, n’étant pas loin. Un vrai choc et un vrai plaisir. Comme j’ai coutume de le dire, les absents ont eu tort. A bientôt peut-être, du moins le temps de récupérer.
Olivier BENIZEAU