J’avoue qu’en cette période de forte chaleur, j’ai eu bien du mal à trouver la bonne accroche pour commercer cette chronique. C’était sans compter sur l’aide involontaire de notre inénarrable rédactrice en chef, partie depuis peu en vacances en « Ritalie » ! En effet, craignant qu’il y ait du relâchement chez les collaborateurs restés courageusement à Paris, celle-ci a adressé un mail circulaire disant en substance, certes avec des mots mieux choisis que les miens : « Remuez-vous et alimentez moi les rubriques ». J’ai eu l’idée de lui répondre que je ne me sentais pas concerné en ma qualité de chroniqueur « free-lance ». Je me suis finalement abstenu. A quoi bon s’attirer les foudres de la « hiérarchie ».
Ah oui, j’allais oublier, maudite chaleur, lorsque l’ampleur des écoutes téléphoniques de la NSA a été connue du grand public, j’ai suggéré, par dérision, à notre « chef », elle a horreur que je l’appelle ainsi et curieusement, moi j’aime bien, qu’on communique au sein de la rédaction sous un pseudonyme pour déjouer toute tentative d’espionnage. J’aurais mieux fait d’éviter cette boutade car notre « charmante rédactrice en chef » a pris cette recommandation au pied de la lettre et elle a décidé de s’appeler dorénavant Sibylla, allant jusqu’à demander aux membres de la rédaction d’utiliser désormais un nom d’emprunt. Devant mes réticences, étant effaré par les conséquences de ma blague, la « chef » m’a affublé d’autorité du surnom de « Gédéon ». Cela m’a fait penser à « Gédéon BURNEMAUVE », un des personnages du célèbre feuilleton radiophonique « Bons baisers de partout » de Pierre DAC et de Louis ROGNONI. Cela m’a rappelé aussi une œuvre musicale contemporaine souvent raillée dans ma famille mais je ne peux vous en dire plus. Je m’égare, et si on parlait musique.

Mardi 7 Juillet, je suis allé au Studio de l’Ermitage, je vous épargne les commentaires ironiques entendus à propos de ma venue dans cette salle, pour écouter un groupe haïtien de « Mizik Rasin » se nommant « Chouk Bwa Libète ». Il s’agissait d’un concert dans le cadre d’une tournée de lancement de l’album « Se Nou Kila » sorti chez BUDA Musique.
Pour m’adapter à la chaleur de ce début de mois, j’avais fait le choix d’une tenue légère, chemise en lin et bermuda. En me voyant arriver ainsi vêtu, Chadli, le directeur de l’établissement, s’est écrié d’un air goguenard : « Tiens, tu reviens de la plage ! ». Je me doutais bien que je n’allais pas couper à ce genre de remarque. Promis Chadli, la prochaine fois je viendrai vêtu d’une feuille de vigne !
En parlant de la musique jouée par l’ensemble et reposant sur les voix et les percussions, les critiques avertis disent qu’elle est empreinte de mystique vaudou et qu’elle a la force brute d’un blues primal. Je me contenterais de parler de musique de danse et de transe, qui plus est, entraînante.
Les membres du groupe sont : Sanbaton DORVIL, chanteur principal ; Riscot CEDIEU, tambours, lambi, chant ; Tiyae FIGARO ; tambours, chant ; Sadrack MERZIER, tambours, cornet, chant ; et deux chanteuses danseuses Edele JOSEPH et Maloune PREVALY. Une autre chanteuse dont je n’ai pas retenu le nom « aïe ! » est venue se joindre au groupe et a démontré de belles qualités vocales.
Au final, une belle soirée comme on aime au Studio de l’Ermitage.

Mercredi 8 Juillet, dans la même salle, habillé de façon plus urbaine, j’ai assisté au concert de la chanteuse brésilienne, Fabiana COZZA, consacrée « Meilleure chanteuse de Samba » aux « Victoires de la Musique Brésilienne 2012 ». A l’écoute de sa voix on comprend pourquoi elle jouit d’une telle notoriété. Fabiana COZZA, aux allures de matrone plantureuse, était accompagnée de musiciens de talent et elle nous a fait passer une soirée riche en émotions. A mon grand regret, mon plaisir a été quelque peu gâché par la forte « alcoolisation » et par la vulgarité, son corollaire inévitable, d’une partie du public. Cela n’a pas été sans me rappeler une autre soirée brésilienne dans la même salle au cours de laquelle la « chef » qui m’avait accompagné, avait été importunée pour un incident mineur par un individu ayant visiblement « dépassé la dose prescrite ». Je ne vous décris pas la réaction de mon « accompagnatrice » ! Sacré tempérament latin ! A moins qu’elle n’ait été tigresse dans une vie antérieure ?
Vendredi 10 Juillet, j’ai délibérément opté pour la « tenue de vacancier » pour des raisons que vous aurez aisément devinées, pour assister au TRITON au concert du trio du pianiste Andy EMLER, avec Claude TCHAMITCHIAN à la basse et Sylvain DARRIFOURCQ, à la batterie, en lieu et place d’Éric ECHAMPARD. Cela sentait bien le concert de fin de saison avec une faible affluence, sans doute liée aux départs en vacances et au pont du 14 Juillet. Dès les premières notes, la musique interprétée par ce groupe a capté notre attention et nous nous sommes laissés portés par les changements d’ambiance impulsés par les trois compères qui, en plus, nous ont fait partager leur jubilation. A la fin de ce concert, comme à chaque prestation de ce trio, c’est le même commentaire laconique qui revient : « Super ».

Il a fallu que je me singularise durant ce concert, en « flashant » involontairement Andy EMLER à la suite d’un bug dans la fonctionnalité « appareil photo » de mon téléphone mobile !
Je me suis senti gêné mais cela a bien fait rire ma voisine. Après avoir remédié à ce dysfonctionnement, j’ai sagement rangé mon appareil. Il doit bien me rester une photo d’archive ! Ça va grincer des dents à quelques milliers de kilomètres de Paris !
A la semaine prochaine si le cœur vous en dit, et si je ne suis pas « viré » d’ici là.
Olivier BENIZEAU